Vous êtes près de 11 millions de français à accompagner au quotidien un proche malade, en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Il n’y a pas de profil type d’un aidant familial.
Chaque situation et chaque aide est différente. Nous sommes tous concernés, parfois sans être conscient de notre rôle, et cela au risque d'altérer notre propre santé ainsi que notre vie personnelle et professionnelle.
Au travers de cet article, nous pensons à vous, proche aidant ! Nous espérons que sa lecture vous apportera des ressources utiles. En effet, au sommaire, nous aborderons les aides disponibles, vos droits et des conseils pour prendre soin de votre santé.
Un aidant familial, tel que défini par la loi du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, est une personne « qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne ». Quand certains se reconnaissent déjà, d'autres deviendront un jour des aidants familiaux. À vrai dire, nous le serons tous à un moment ou l'autre.
Selon le ministère des solidarités, aux alentours des 60 ans, près d'une personne sur quatre est aidante. Pourtant, la population des aidants est très hétérogène, avec une moyenne d'âge de 49 ans et près de 500 000 aidants entre 18 et 24 ans.
Que cela soit quelques heures par semaine ou à temps plein, vous pouvez aider un proche malade, en perte d'autonomie ou en situation de handicap dans ses activités de tous les jours.
Soins, accompagnement à l'éducation, à la vie sociale, démarches administratives, soutien psychologique, aide au repas, à la toilette, à l'habillage ou au ménage, etc., le niveau d'aides apportées sont différentes d'une personne et d'une situation à l'autre.
Et si votre proche est hospitalisé, voici comment appréhender sa sortie d'hospitalisation.
Accompagner un proche au quotidien et faire de lui une priorité ; cela n'est pas de tout repos. La fatigue, le stress et l'isolement peuvent vite faire leur apparition. Votre propre santé peut être en jeu. Et cela peut aussi impacter votre vie personnelle et professionnelle.
Même s'il est difficile de l'admettre, en tant qu'aidant, vous pouvez également avoir besoin d'aide. De plus, vous avez sûrement beaucoup de questions sur la maladie ou sur certains gestes pratiques.
Le statut d'aidant familial gagne peu à peu en reconnaissance. Des structures et associations mènent des actions pour soutenir et informer les aidants familiaux. D'ailleurs, le gouvernement compte bien s'emparer de cet enjeu en favorisant l'émergence de solutions de répit ainsi que d'aides financières.
Vous pouvez échanger, être soutenu et partager votre expérience avec d'autres aidants familiaux, des bénévoles engagés, un psychologue ou des professionnels de santé pour faciliter la prise en charge de votre proche.
Si vous vous sentez perdus, l'Agirc-Arcco a crée une boussole pour les aidants familiaux avec des ressources complètes sur l'accompagnement des proches malade, en perte d'autonomie ou en situation de handicap telles que des questionnaires, des conférences...
De plus en plus de politiques de soutien aux aidants sont mises en place par les entreprises. 20% des salariés seraient aidants consciemment ou inconsciemment, c'est une personne sur cinq !
En analysant les besoins et la proportion de salariés aidants dans votre entreprise vous contribuerez à améliorer le bien-être de vos salariés !
Cela peut-être de petits gestes de soutien, proposer une formation aux managers, informer sur les dispositifs légaux...
Vous êtes salarié et il vous est nécessaire de vous occuper d'un proche à temps plein ? Demandez un « congé de proche aidant » (anciennement congé de soutien familial) à votre employeur, cela fait partie du droit du travail. Il est d'ailleurs également accessible à un demandeur d'emploi, à un indépendant et aux fonctionnaires.
Vous devez faire une demande à votre Caisse d'allocation familial qui examinera si vous remplissez les conditions générales pour bénéficier de cette prestation familiale. Parmi ces conditions, on retrouve le lien étroit avec la personne aidée (conjoint, concubin, pacsé, descendant, enfant, parent, frères ou sœurs...), le lieu de résidence (soit la France, de manière régulière).
Depuis 2020, l'allocation journalière du proche aidant (ajpa) permet d'être rémunéré pendant l'arrêt temporaire de votre activité. Le montant de cette allocation est de 64,54€ par journée et de 32,27€ par demi-journée. Elle est versée dans la limite de 66 jours sur toute la durée de votre carrière professionnelle.
L'allocation journalière du proche aidant est à ne pas confondre avec :
Partager votre expérience permet de rompre l'isolement, surtout avec d'autres proches aidants : vous n'êtes pas seul à vivre cette épreuve.
Depuis plusieurs années, des groupes de paroles ont vu le jour. Parmi eux : les Cafés des Aidants, créés par l'Association Française des aidants. Ces temps d'échanges et d'informations ont lieu une fois par mois, près de chez vous dans un cadre convivial, animés par un travailleur social et un psychologue.
Sur le même modèle, des Cafés mémoire sont organisés par les antennes locales de France Alzheimer, où peuvent participer personnes malades et accompagnants familiaux.
Pour continuer à échanger en dehors de ces groupes de parole, n'hésitez pas à vous renseigner sur l'existence de rassemblements sur les réseaux sociaux. Ou proposez la création d'un groupe, sur Facebook par exemple, si vous le souhaitez.
Il n'est pas toujours aisé d'aider son proche pour certaines activités de la vie quotidienne. L'accompagnement d'un proche malade, en perte d'autonomie ou en situation de handicap n'est pas un rôle inné.
Des associations telles que l'Association Française des aidants, France Alzheimer, France Parkinson ou encore Siel Bleu proposent des formations sur le statut d'aidant. Apprenez à comprendre la maladie ou le handicap, découvrez des bonnes pratiques, gestes et attitudes à adopter au quotidien, apprenez à gérer votre stress, etc.
L'association Avec nos proches propose une ligne téléphonique d'aide aux aidants, pour répondre à vos questions et doutes mais aussi pour vous remonter le moral. N'hésitez pas à appeler le 01 84 72 94 72, entre 8h et 22h (coût d'un appel local). Au bout du fil : un écoutant bénévole, qui a, comme vous, accompagné un proche fragilisé.
Ne vous oubliez pas. Prendre du temps pour soi est nécessaire pour évacuer la fatigue et le stress, et maintenir un certain équilibre de vie. Sortez, profitez de moments en famille, voyez vos amis, ayez des loisirs, faites du sport, partez en week-end ou en vacances, etc.
Si vous souhaitez être entourés pour ces activités, proposez-les aux aidants familiaux avec qui vous échangez. De plus, des associations locales comme France Alzheimer, des structures d'accueil ou le CCAS de votre commune par exemple, proposent des temps de loisirs : cinéma, ateliers créatifs, ateliers santé, séances de relaxation ou de sport, sophrologie, etc. Cela peut être entre aidants et aidés ou entre aidants familiaux uniquement.
Aussi, des associations telles que Vacances Répit Famille proposent des séjours au sein de leurs villages vacances avec votre proche.
Enfin, des services d'accueil et de répit peuvent vous aider en accueillant votre proche le temps de quelques jours.
Accompagner un proche malade, en perte d'autonomie ou en situation de handicap à domicile est un engagement important qui transforme votre quotidien. Même si soutenir et veiller sur vos proches est naturel, cela peut impacter votre vie privée et professionnelle. Ne sous-estimez pas cette épreuve, entourez-vous et faites-vous aider, vous aussi.